Les Fleurs Buissonnières

Artisan fleuriste freelance, Biarritz, Pays Basque, créatrice d'émotions

Dessins de chapeaux anciens


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Secrets d’#atelier, secret d’ #artisan (1)

J’ai décidé de vous faire partager ma passion des secrets d‘ateliers d’#artisans, de toutes sortes d’artisans, régulièrement je vous proposerai de visiter un nouvel atelier d’artiste.

Ruelle d'ateliers

                                          Ruelle d’ateliers au cœur du vieux Paris

L’atelier...

…Lieu magique, ou tout se transforme, se construit, se répare, s’assemble, s’embellit, se peaufine.

…Lieu ou le moindre objet qui passe dans ses mains ( fut- il d’une nature purement utilitaire) devient toujours plus beau… Unique. Car jamais il ne ressembla à celui qui le suit ou le précède !

...Lieu magique ou le matériau brut (bois, acier, terre, papier, tissu, aliment…) devient noble.

…Lieu ou la matière se transforme au fil de mille heures de travail, de sueurs, de soin, de savoir faire….De patience se métamorphose en véritable œuvre d’art !

Premier #atelier de ma série, celui de la modiste.

L'atelier d'une modiste,

L’atelier d’une modiste,

 L’atelier de la modiste car c’est souvent une femme dans ce lieu, un peu secret, est souvent en désordre.  Enfin apparemment !

 La modiste accumule tant de merveilleuses matières, toutes sortes de matériaux: de la laine (feutrée le plus souvent), du coton, de la paille, du crin, des rubans de toutes sortes, des fleurs en Tergal, quand elle ne les fabrique pas elle même! Pour imaginer, tailler, former, assembler, coller, chauffer, repasser, monter, coudre, toutes ses créations pour le moindre bibi !

J’ai connu, une modiste à Biarritz, aujourd’hui retraité: Madame Jacqueline SCHNEIDER connu des Biarrots sous le nom de : « Madame Chapeau« .

Voici l’artiste!

Modiste célèbre de Biarritz de 1940 à 2010

Modiste célèbre de Biarritz de 1940 à 2010

Le chapeau porté ci dessus par Madame SCHNEIDER est de Béatrice BARDO #NSTAND’ART une jeune modiste de Bayonne.

Les chapeaux de Jacqueline, artisan-modiste se vendaient jusqu’à Madrid ou les belles espagnoles ne rechignaient pas à venir à #Biarritz pour se faire fabriquer LEUR chapeau par cette artiste exceptionnelle.

Des heures durant je l’ai regardé travailler, car cette grande modiste, extraordinaire tant par son talent que par son caractère était aussi une femme généreuse, drôle, pétillante, accueillante et patiente. Toujours prête à bavarder, rire, montrer, expliquer son savoir-faire qu’elle tenait elle même de sa mère !

 Il lui en fallait  de la patience pour supporter ce « beau monde » exigeant, tant par la qualité qu’il attendait d’elle, que par leurs nombreux caprices: délais, changement de dernière minute, livraison…

Un jour elle m’a conté une petite histoire dont elle rit encore aujourd’hui, je  me fais un plaisir de vous en narrer l’essentiel.

Deux élégantes qui avaient du « temps à perdre » entre deux rendez -vous, passèrent la porte de l’atelier-boutique de Jacqueline, toujours dans un désordre charmant mais en fait très « organisé » un lundi en début d’après- midi, le  jour de fermeture de sa boutique, mais comme à son habitude, elle était là !

 La modiste vu par Degas                                                       DEGAS,  la modiste

L’une d’entre elles lui demanda d’essayer un chapeau, puis un bibi, un béret, un panama, une casquette, une voilette, bref passant d’un chapeau de ville, à un couvre- chef très habillé, ou à un  bibi plus rigolo !

En somme tout et n’importe quoi! Visiblement du temps à perdre, pour s’amuser.

Madame SCHNEIDER toujours au travail quel que soit le jour ou l’heure pour assurer ses commandes était ce jour- là en retard sur un chapeau. Sentant qu’elle avait à faire à des promeneuses sans désir d’acheter, cherchant plus à perdre quelques heures, les piqua à leur propre jeu. Soudain les voyants scruter leur montre furtivement, elle leur donna une petite leçon à sa façon.

Toujours aimable, souriante mais malicieuse, elle leur fit essayer, un peu tout et rien, ne manquant pas de matière!

Elle leur fit découvrir donc, de derrière son paravent magique, là où s’accumulaient des cartons pleins de tissu, des merveilles, des dizaines de chapeaux plus beaux les uns que les autres….Leur sortant tour à tour: des chapeaux cloches, des feutres, des coiffures pour des  mariages, des capelines, des voilettes, des canotiers, des casquettes…Ces dames dont les yeux brillaient de mille feux d’envies, d’admiration en perdirent la notion de temps et prises au piège, laissèrent passer l’heure de repartir !

Dix neuf heurs arrivèrent!!! Et arriva ce qui devait arriver. Les belles avaient perdu, elles aussi, leur temps!

Moralité, il faut toujours se méfier d’une charmante vieille dame aux yeux qui pétillent de passion, d’amour pour son métier e qui sait vous en raconter les mille facettes!

A bientôt